L'EMPREINTE DE THÉRÈSE



« Tu es partie si loin ma soeur, et aujourd’hui c’est une autre qui nous revient.
Aura-t-elle tes cheveux noirs, tes yeux qui rendent heureux celui qui te regarde?
Aura-t-elle le teint clair quand le matin pâle était ton miroir? »*


En 1954, l’armée française se retire de l’Indochine, de nombreuses personnes doivent quitter
leur pays d’origine, parmi elle, il y avait Thérèse…
La famille se retrouve dispersée à travers le monde. Thérèse et ses deux plus jeunes enfants
arrivent en France, d’autres ont rejoint les États Unis et il y a ceux qui sont restés.
Thérèse née Duong, femme courage, femme émancipée, a vécu son amour de la France et a
transmis le goût du Vietnam aux siens.
La vie de Thérèse, par sa modernité à contre courant des traditions, est devenue une légende
familiale presque un conte dont chacun tente de percer les secrets.
Nous sommes partis en famille sur la terre des origines 70 ans après l’immigration. Nous
voulions tisser les liens fragiles avec ceux qui sont encore sur place et savoir ce qui nous relie encore à
ce pays.
Comme celle des arbres, les racines de la famille, mille fois ramifiées, sont solidement
ancrées. Pour comprendre ce qui les relie entre elles, il ne faut pas chercher à comprendre, il faut
suivre l’odeur du café et le parfum de la papaye du jardin. Nous avons tissé avec des pâtes de riz, les
relations avec un autre monde.
Dans la moiteur de la mousson, la pluie a coulé sur notre peau ramenant à la vie la mémoire des
ancêtres et éveillant nos sensations. Sur la frontière du passé et du présent, nous avons tracé l’avenir
des nouvelles générations sur les plages de leurs enfances.
* Extrait

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